Grossesse et cie

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jeudi 3 mars 2011

J'ai aidé Juliette maman, elle avait peur de glisser et grâce à moi elle a réussie!

Quand ma grande fille, du haut de ses six ans et demi, me décrit comment elle a aidé Juliette, protégée un ami et se montre très sensible à ce que les gens vivent autour d'elle, je suis fière. Je suis émue, je me reconnais et je l'encouragerait toujours au don de soi. C'est une façon extraordinaire d'apprendre la vie, de recevoir plus qu'on aurait imaginé, de faire avancer des causes. On peut toujours rejeter le fardeau sur les autres, penser qu'ils vont le faire à notre place, être égoïste, éviter un sourire à une personne différente ou dire bonjour à un itinérant. C'est évidemment beaucoup plus facile, mais est-ce valorisant ? On peut toujours faire la différence dans la vie des autres, chacun à notre façon que ce soit grandiose ou non.

D'aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai toujours été extrêmement sensible aux autres. À 6 ans, je pleurai en cachette parce que les amis écoeurait "la grosse" de la classe. Ça m'a toujours dérangée qu'on exclut les gens parce qu'ils sont différents. Pas que j'ai été sans tâches, j'ai blessé plusieurs personnes dans ma vie. À l'aube de l'adolescence, j'étais la défendresse des noires et des gais et je suscitais de vives discutions avec mon père plutôt fermé et bourrés de préjugés (pas d'inquiétude, il sait ce que pense ;-)). Pour moi chaque personne a toujours eu sa place, peu importe sa condition. Comme on dit, j'aurais donc voulu sauver le monde.

J'ai passé les cinq années de mon secondaire dans le groupe du réseau naturel d'entraide qui visait à promouvoir l'écoute et la prévention de problèmes sociaux (suicide, toxicomanie, inceste, ect.) par les pairs. J'ai été la seule à en faire partie durant tout le secondaire. Mais, sincèrement, ça m'a été beaucoup plus bénéfique à moi qu'aux autres. C'est durant ces années que j'ai fait un des plus grands deuil de ma vie, le suicide de mon père. (parenthèse ici, j'ai deux pères; mon père biologique qui était bipolaire et s'est suicidé lorsque j'avais 6 ans et mon père adoptif avec lequel j'ai vécu depuis mes 1 ans). Parce qu'on ne fait pas un deuil à 6 ans...enfin, pas moi.

Mon père biologique était un bipolaire non traité avec le lot de problèmes que cela puisse apporter pour son entourage. Mais, pour avoir vécu 3 ans inadéquatement traité, je sais qu'il a souffert l'enfer. S'en ait découlé toxicomanie, perte d'emploi et tentatives de suicide à répétition...perte de sa femme et sa fille. J'ai su qu'avant sa tentative de suicide réussie il croyait finir dans la rue. Depuis des années, ça mets resté en tête au même titre que mes souvenirs intactes de son appartement. C'est pourquoi je salut Jacques chaque matin où je passe sur De Lorimier en lui offrant une collation, un jus ou une cigarette. Je pense à ce qu'il a pu vivre pour faire de cette rue son chez soi depuis des années, la barbe couverte de glaçon. Malheureusement, je n'ai jamais plus que l'instant d'une lumière rouge pour le saluer et je ne saurai jamais sa véritable histoire.

Je me suis souvent fait dire que j'étais trop bonace, que j'aillais me brûler à penser aux autres, à m'investir autant dans une job ou un projet, à prendre le temps d'écouter l'histoire de tous et chacun pour aider et encore aider. Oui, je me suis brûler dans ma vie. Mais jamais pour les autres. Seulement parce qu'à un moment je ne canalisais pas adéquatement cette envie d'exister pour eux. J'ai compris une chose; il faut d'abord s'aider soit même. Comme m'a dit ma mère lors de mes dépressions "Si l'avion crash, tu dois prendre d'abord de l'oxygène pour être en mesure de sauver tes enfants". Incroyable comment ça pu changer ma façon de voir la vie.

Je suis loin d'être meilleure qu'un autre, il y a des milliers de personnes altruiste et heureusement. Mais notre bagage fait de nous ce que nous sommes. J'étais ce que je suis bien avant la venue au monde de mes enfants, je suis simplement devenue une version améliorée de moi-même depuis l'arrivée de mon tout premier bébé.

Maintenant que je vis, sans doute, la pire épreuve de ma vie, j'ai encore plus envie de faire quelque chose pour les autres. Absurde, naïf, "tu en as pas assez de même sur les épaules" ? Sûrement, mais je suis moi et je le serai toujours. J'aimerai que les autres familles n'aient pas à se battre comme nous avons dû le faire, j'aimerai que les préjugés concernant le trouble bipolaire (Dieu sait que c'est fréquent et que ça fait mal) tombent. J'ai une bonne idée des moyens de mes ambitions, mais je ne suis pas pressée...ma famille d'abord, il faut que je m'oxygène.

1 commentaire:

  1. wow Stephanie, je viens de lire ton blogue en entier depuis les 2 derniers jours et je n'en reviens pas!
    tu es tellement forte, toi, ton conjoint et tes trois filles! c'est incroyable!
    je suis persuadee que la majorite des gens ne reussiraient pas a passer au travers du quart de ce que vous pouvez vivre!!
    je vous souhaite le meilleur futur possible et beaucoup de bonheur!
    merci pour ta sagesse, te lire me fait realiser a quel point il faut apprecier ce que l'on a dans la vie!!!
    xxx
    Esther

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