Mes cauchemars endormies se mêlent à ma réalité, parce que jamais je n'aurai imaginé vivre une épreuve aussi difficile. Il y a des moments où j'aimerais venir écrire; c'est pas vrai, je me suis réveillée et je suis à la maison avec des bébés en santé, j'ai juste écris le cauchemar que j'ai fait sur la morphine, tout est ok. Ben ça marche pas comme ça.
Des fois, je regarde Alys en me disant : "est-ce que j'ai vraiment un autre bébé?". Ça doit paraître étrange, mais j'ai l'impression qu'il n'y a rien de vrai, je n'ai pas de repères. C'est idem quand je suis avec Rose, je me demande si j'ai vraiment une autre fleur à la maison...
Et pour revenir sur le courage...c'est à elles que vous deviez l'attribuer. Voici Alys et Rose à leur première semaine et maintenant à 4 mois. De petits vidéos captés avec ma caméra "poche", il n'y a pas de son mais c'est l'image qui vaut milles mots.
Alys qui était la "plus grosse" est maintenant la plus maigrichonne...
Rose, la petite devenue ultra joufflue!
Oufff...
RépondreSupprimerque cela me rappelle des souvenirs, près de 4 ans déjà...
on est comme sur une autre planète pendant ces moments hyper difficiles. Moi je nommais cela de la survie...les bébés en survie et les parents en survie...on est continuellement préoccupé par la survie, traversant des moments de peine, de joie,d'espoir, d'angoisse et même de colère. On ne sait plus sur quel pied danser. On a l'impression que tout cela ne se terminera jamais et on est fatigué, tellement épuisé de vivre autant d`émotions sur une si longue période...
Il ne faut pas du courage mais de l`énergie et beaucoup de patience et de support autour de soi. Le manque de sommeil et les inquiétudes(avoir un enfant hospitalisé est une source d'inquiétude tellement importante, un facteur de stress énorme en soi. Ajoutons à cela l'accouchement difficile et tout ce qui s'est passé depuis...Le pire du pire est notre IMPUISSANCE TOTALE comme parent devant la machine médicale, on ne fait que nous annoncer de jour en jour si nos bébés vont survivre. Suite au tonnes de tests seront-ils pris avec des séquelles et même encore là, nous sommes dans le flou car des séquelles, les aléas des prématurés font en sorte que cela peut être plus vieux qu'ils développent des séquelles...
Je dirais une chose c'est que comme parent on développe un attachement incroyable pour nos enfants qui se sont tellement battus pour vivre. On ne peut pas comparer une naissance sans difficulté avec une naissance aussi particulière. On ne peut pas comparer les angoisses de nouveaux parents d'un bébé né en parfaite santé avec les angoisses de parents dont le bébé se bat pour vivre, Comme parent on devient des experts infirmiers-infirmières, ce n'est pas vraiment le rôle que l'on souhaite mettons! Le plus difficile c'est de se sortir de ce rôle une fois rendu à la maison! Il ne faut pas être trop mère poule quoi:)
Je pense à toi Stéphanie et essaie de te reposer le plus possible malgré tout!
Nadine