Grossesse et cie

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jeudi 20 janvier 2011

Faut se tenir la main pour passer au travers

 Ce n'est jamais arrivé que j'ai le syndrome de l'écran blanc. J'ai l'impression d'avoir à exorciser certaines choses, mais que les mots n'y arrivent même plus. Comment les gens font pour garder la tête hors de l'eau, respirer tout en passant au travers d'épreuves qui s'étirent, sans fin? Faut pas se cacher, on s'essoufle.

C'est bien simple, il manque un parent dans notre famille. Une deuxième maman qui partage le même cerveau que moi et qui sait tout prévoir et tout organiser. Qui puisse me remplacer de jour, de soir comme de nuit. C'est beau rêver.

Ça peut paraître relativement simple à résoudre, mais c'est hautement compliqué. Sûrement comme un gouvernement qui veut rebâtir un pays après une crise. Nous, il faut juste survivre. Il y a des ressources communautaires, des gens dans notre réseau social. Pourquoi on y arrive pas?

D'abord, maman est malade. Ben oui, j'ai ça moi une maladie mentale...je suis bipolaire. Pour la vie. Ce ne serait vraiment pas plus facile d'être diabétique ou d'avoir un cancer, mais au moins ce serait "visible" et compréhensible. Des maladies qui attirent beaucoup plus la compassion. J'ai des médicaments à vie, je dois avoir une hygiène de vie rigoureuse et éviter/gérer mon stress. Sinon ? Je m'expose à de sérieuse rechute et à l'hospitalisation. C'est tout un chapitre de ma vie que je n'écrirai pas, mais on a déjà vécu les conséquences de ma maladie pendant 4 ans avant que je sois stabillisée. Élisyane avait entre 1 et 5 ans, c'est donc assez récent.

Inutile de dire qu'en ce moment je ne dors pas ce que je devrais (ma psy me chicane d'ailleurs!), je ne mange pas adéquatement, je n'ai pas de routine et je vis un stress immense, que je ne contrôle pas bien. Il faut trouver des solutions. Papa est à bout, jamais je ne l'ai vu aussi épuisé. Lorsque je vais à l'hôpital le soir, moi j'ai du mal à ne pas m'endormir au volant, lui s'endort sur le divan et passe tout droit le boire d'Alys. Donc, il ne faut plus que maman ait à l'hôpital les soirs de semaine. Simple? Tellement pas!!

Allez voir Rose moins souvent n'est absolument pas une solution. Mon chum et moi avont des opinions plutôt divergente sur la façon de s'organiser. Je pourrais essayer de trouver des fonds pour engager une aide familiale deux jours (ma mère peut m'aider deux jours), qui garderait Alys. Trouver une bénévole. Pas de compromis, il ne veut pas quelqu'un qu'on ne connait pas soit dans ses affaires aves sa fille...oui mais les gens qu'on connait travail eux et on peut trouver une personne avec des références! Il y a aussi le ménage, le lavage. Mais ça c'est réglé grâce à Marie-Mimi (merci!!!) Bref, j'ai l'impression de tourner en rond. Mon homme veut tous faire tout seul (euhh que je tout seul). De l'orgueuil très mal placé, héritage familial sans doute.

Pourquoi ça fait des frictions? De mon côté j'essaie de tout mettre en place pour m'éviter une rechute à tout prix. De son côté, je pense tout simplement qu'il n'a pas accepté ma maladie. Que de faire comme si rien n'était allait nous mettre à l'abris. Probablement que si j'avais une maladie "visible" ce serait autrement. À preuve, même une personne qui vit avec une personne souffrant de maladie mentale conserve d'énormes préjugés.

Avant de juger, informez-vous. Ce sont des maladies sournoises et très souffrantes. Les gens qui en sont atteints doivent se battre avec les autres et se retrouve isolé en plus de vivre avec ce qu'ils n'arrivent pas eu même à comprendre. Ce sont des maladies mortelles, mon père biologique a mis fin à ses souffrances alors que j'avais six ans. Quand j'aurai une vie normale, j'aurai deux projets; aider les parents d'enfants prématurés et faire de la sensibilisation en santé mentale.

4 commentaires:

  1. Bonjour Stéphanie,

    Je te lis régulièrement, comme tu sais probablement. La maladie mentale est en effet sournoise et taboue. Ma mère était également atteinte. L'intelligence dont tu fais preuve face à ta maladie est ton meilleur atout. Tu comprends les enjeux, les risques et les conséquences. Dis-toi que tu fais de ton mieux dans les circonstances et que c'est normal de ne pas tout pouvoir faire comme tu le voudrais, personne n'y arriverait! C'est fou ce que vous vivez en ce moment.

    Pour ton chum, je ne sais pas trop quoi te dire. J'espère au moins que ça te fait du bien de te vider le coeur. J'ai une aide à la maison (obtenue par référence) et c'est génial, elle fait comme partie de la famille et je capote à l'idée que je pourrais la perdre... Je te souhaite qu'il accepte l'aide extérieure, ça me semble un must dans ton cas.

    Lâche pas! Je pense à Rose souvent.

    clolamarre (forum APJTM)

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  2. Mon chum non plus ne comprend pas ma maladie. Il m'a déjà dit lors d'une chicane que ce n'était pas de médication dont javais besoin, mais d'un bon coup de pied au cul....je lui ai demandé s'il m'aurait épaulé si j'avia eu un cancer (sa maman en est décédée alors ça le touche beaucoup) Il n'a pas répondu....Il n'a pas compris non plus malheureusement.Parfois je souhaiterais presque que ce soit le cas....au moins il serait peut être un peu sensible à ma situation.

    Je suis là si tu as besoin...hold my hand...
    Marie la coiffeuse!!!
    J'te fais un gros calin!

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  3. Ici aussi il y a de l'incompréhension et du "faisage comme si de rien n'étais". Pourtant quand il a appris que quelqu'un de sa famille prochain vivait avec la même chose que moi, il a été bouleversé. Pour lui c'est plus de l'ordre de l'appitoiement que du coup de pied au derrière...

    Il survit comme il peut avec cette idée je pense et moi j'en parle ouvertement à tous ce qui parfois le rend mal à l'aise. ça touche sa fierté puisqu'il était fier de moi et a de la difficulté à accepter cet imperfection.

    J'ai beaucoup de comprehension à leur égard puisqu'ils le vivent de l'extérieur et qu'avant de le vivre de l'intérieur, il est très facile de juger et de mal comprendre.

    J'ai beacoup d'ampathie pour toi Stéphanie. J'admire ta rationnalité dans tout ça, ton ouverture face à ta maladie ce qui contribue à faire tomber les tabous.

    Je pense à vous souvent.

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  4. Je te lis religieusement et j'espère que la situation va s'améliorer pour vous. Quand j'ai eu ma première fille, j'ai probablement fait une dépression post-partum,ce n'est pas ce que tu vis mais bref j'ai tenté de tenir le coup le plus possible mais tout en ayant des idées assez noires. Je réalise après coup que je n'ai pas assez mis les cartes sur table avec mon chum et que j'aurai dû mettre mes limites (ex; ça je peux le faire mais ça non, j'ai besoin D'AIDE, peu importe de qui ça viendra...

    As-tu contacté ton CLSC(peut-être que tu en a parlé, je ne m'en souviens plus), ils peuvent fournir une aide familiale quelques heures par semaine pour du répit selon la situation et si tu leur dis c'est vraiment urgent en général ils sont assez rapide. Peut-être que ton chum accepterait vu que la personne vient d'un organisme reconnu.

    Je te souhaite vraiment que la santé de ta petite à l'hôpital s'améliore et que vous soyez tous réunis. Je t'envoi du courage à distance à défaut de le faire en personne et j'espère vraiment que ton chum acceptera l'aide car une maman en moins c'est toute l'organisation familiale qui est touchée.

    Bon courage!

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